Qu’est-ce que la communication ?

La communication est le fait de pouvoir interagir avec d’autres individus de son espèce ou non. Elle permet d’échanger des informations, et elle est essentielle pour le cheval : animal grégaire et proie, il a en effet besoin de toujours rester en alerte. Mais elle lui offre également la possibilité d’établir du lien social avec ses semblables, d’apprendre les codes et comportements de son espèce pour mieux à son tour être compris et surtout ne pas se faire rejeter de son troupeau.

La communication lui permet : 

•  d’identifier ses congénères ; 
• de constater leur état, de voir s’ils sont excités, s’ils ont envie de s’amuser, s’ils ont peur de quelque chose ; 
• de percevoir un éventuel danger ou au contraire se rassurer.  

Pour pouvoir communiquer avec les autres équidés, il utilise ses sens, comme la vue, l’ouïe, le toucher ou encore l’odorat. Certains sont plus développés que d’autres, mais tous ont leur importance. 

Pour un cavalier, étudier comment le cheval communique est intéressant, car il permet de le comprendre, de pouvoir anticiper certaines de ses réactions, mais aussi de mieux interagir avec lui.

La communication visuelle chez le cheval

La communication visuelle est primordiale pour le cheval. La vision regroupe bien sûr tout ce qu’il peut voir, et lui permet de se repérer dans l’espace.

Mais il peut aussi percevoir le comportement de ses congénères : le langage corporel chez le cheval est essentiel, et la vision lui permet d’observer les postures prises par les autres équidés, leur attitude, afin d’adapter le sien en conséquence.

De même, il va pouvoir reproduire certains comportements naturels de son espèce, pour ainsi faire à son tour passer des informations.

Chaque partie du cheval a son importance dans la communication visuelle et notamment la tête : les mouvements des naseaux, de la bouche, la position des oreilles ou encore la forme des yeux donnent des informations à celui qui les constate pour analyser son environnement et savoir comment réagir.

Ses signaux parfois fins sont reconnus par leurs paires et sont aussi très intéressants à connaitre lorsqu’on est cavalier, pour mieux comprendre l’état émotionnel de son animal.

Le toucher

Le grooming 

Quand on parle de la communication par le toucher chez le cheval, on pense bien sûr en premier lieu au grooming social, un signe d’affinité entre plusieurs individus. Cette attitude naturelle et instinctive des équidés est visible lorsque deux animaux (ou plus), viennent se mettre les uns à côté des autres pour se mordiller gentiment ou encore se chasser les mouches.

Communication amicale, mais aussi demande explicite de contact, pour se gratter une zone inaccessible par exemple, le grooming est un comportement inné.

Les affrontements entre équidés 

Mais le cheval peut aussi communiquer différemment par le toucher, en mordant ou en frappant un de ses congénères. Elle se manifeste par une forme d’agressivité, mais reste un comportement tout à fait naturel chez l’équidé. 

Cela lui permet notamment : 

• de créer un ordre dans la hiérarchie du troupeau ; 
• de se défendre suite à une attaque ; 
• de montrer qu’il n’est tout simplement pas d’accord avec un évènement extérieur.

Là encore, le cheval en mordant ou en tapant un congénère cherche à lui faire passer un message.

L’ouïe du cheval

Le cheval possède un système auditif très perfectionné : contrairement à l’Homme par exemple, il est capable d’entendre certains sons comme les ultrasons.

C’est l’un des sens les plus développés chez cet animal, d’ailleurs, il est facile de le constater : il suffit d’observer les oreilles de son cheval, toujours en mouvement et indiquant qu’il est sur le qui-vive ou en tous cas, à la recherche d’informations. Elles bougent de façon régulière, pour capter les divers bruits qui l’entourent, venant d’autres équidés, de son environnement ou de son cavalier.

La communication auditive est importante dans la relation avec son propriétaire. En effet lorsqu’on est avec son animal, on s’exprime beaucoup par la voix, et on reste souvent moins à l’écoute de ce que l’on communique par notre posture.
Afin d’avoir un maximum d’informations et donc de conserver une communication correcte, le cheval doit être attentif à ce que lui indique son cavalier vocalement.

Dans le cadre de la communication avec les autres équidés, l’ouïe est primordiale, car elle va lui permettre d’écouter les bruits que font ses congénères, et par conséquent d’échanger avec eux. 

Il va pouvoir entendre les différents hennissements et vocalisations des chevaux, et réagir en conséquence. D’ailleurs, le cheval est capable d’exprimer et de distinguer 7 sons différents vocaux ou non-vocaux.

Les sons vocaux

Parmi les sons vocaux, on distingue couramment : 

• le hennissement qui lui permet d’appeler ses congénères. Il se fait bouche ouverte et peut s’entendre sur une longue distance. 
• l’appel de contact ou appel sourd, moins bruyant, qui est fait pour saluer ou appeler un autre cheval à proximité. Il se fait bouche fermée. 
• le couinement, un son strident et très court, est souvent émis par les chevaux lorsqu’ils se rencontrent, notamment s’il s’agit de deux entiers. Il peut être le signe d’une menace, par exemple pour la jument qui souhaite chasser un étalon. Dans certains cas, il peut être accompagné de mouvements, comme une extension des antérieurs vers l’avant (on dit alors que le cheval palette).
• Le gémissement, lorsque le cheval se couche ou se roule, est souvent le signe d’un effort important. Il peut également être lié à un problème de santé, si le cheval est en souffrance.

Les sons non-vocaux

Les sons non-vocaux sont produits principalement par les naseaux. On en distingue 3 : 

•  Le soufflement, un bruit très puissant, qui sert à alerter d’un danger potentiel.
•  L’ébrouement, un signal là encore non vocal émis par les naseaux qui peut avoir plusieurs significations, comme la démonstration d’une excitation ou d’une impatience, ou une fonction de nettoyage des naseaux lorsqu’il vit dans un terrain poussiéreux. Une récente étude de l’université de Rennes a également démontré qu’il pourrait être la résultante d’une émotion positive. 
• Le ronflement, se rapprochant du souffle et démontrant un éventuel danger, est une façon de renifler un autre individu, notamment en cas de contact entre deux étalons.

L’odorat

L’odorat est également un sens très développé chez le cheval dans le cadre de sa communication avec les autres.

Dans le cas d’un premier contact, les chevaux se sentent, ils étudient leur effluve, et apprennent à se reconnaitre ainsi. Les équidés flairent aussi les crottins de leurs congénères pour comprendre qu’un autre est passé par là avant. Dans certains cas, l’odorat va avoir des propriétés différentes : pour ce qui est des étalons, il va leur permettre de percevoir les juments en chaleur.

D’ailleurs, les équidés utilisent quelques fois la technique du flehmen : lorsqu’ils reniflent une odeur inconnue (ou une femelle en chaleur), ils retroussent leur lèvre supérieure. Ce comportement leur permet de mieux sentir cette odeur, mais aussi de pouvoir la reconnaitre ultérieurement.

Conclusion

La communication est donc essentielle au cheval : elle lui permet de s’informer sur son environnement et de pouvoir y répondre de la façon la plus cohérente. Bien sûr, si l’un des sens manque à l’animal, en cas de cécité par exemple, celui-ci va s’adapter au profit de ses autres sens, qui seront plus sensibles.